[TRUE STORY] Quand la banque américaine Wells Fargo pioche dans les comptes de ses clients

Publié le par L'équipe Educrise - contact@educrise.com

la chute du PDG qui avait résisté à la crise des subprimes #Gescrise #Crisefinancière

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Wells Fargo est une entreprise incontournable dans le pays de l’Oncle Sam. Numéro 1 du crédit immobilier, troisième banque de dépôt et première banque des États-Unis en terme de valorisation boursière, c’est tout simplement un géant américain. La banque a pourtant été récemment ébranlé, et son PDG, qui avait résisté à la crise de 2007, a été contraint de démissionner le 12 octobre 2016. Quelle erreur plus grave que la crise des subprimes Wells Fargo a-t-il bien pu commettre pour en arriver là ?

 

Une fraude aux comptes fantômes

En 2007, une tempête s’abat sur les banques américaines : la crise du crédit subprime. Alors qu’elle précipite Lehman Brothers vers la faillite, Wells Fargo et son PDG John Stumpf tiennent bon. Mais à partir de 2011, une nouvelle pratique interne entraîne l’entreprise dans une autre forme de crise. En effet, pour faire face aux objectifs exagérément élevés exigés par une direction intransigeante, les employés de Wells Fargo vont tout simplement décider… d’inventer des clients. Ou plutôt de facturer à leurs clients existants des services qu’ils n’ont pas demandés pour pouvoir gonfler artificiellement leurs ventes. Plus de 5300 employés de la banque californienne se mettent alors à créer des comptes en banque alors que personne ne les a sollicités, et créent des cartes de crédits dont les « bénéficiaires » n’ont jamais voulu. Environ 2 millions de comptes en banque ont ainsi été créés illégalement et plus de 500 000 cartes de crédits frauduleuses ont été générées, en prenant soin bien sûr de prélever des frais. De 2011 à 2016, des milliers de clients, particuliers et entreprises, se font ainsi prélever sans comprendre pourquoi, ou même sans le savoir. Certains employés utilisaient cette technique frauduleuse pour obtenir des bonus en récompenses de leurs bons « résultats ».

 

Le scandale éclate finalement en 2016. Ces pratiques malhonnêtes ont permis à Wells Fargo de voler en totalité 2,6 milliards d’euros à leurs clients. Plusieurs procès sont intentés, le FBI se saisit de l’affaire. 5 300 employés sont licenciés et les dirigeants font face à des séances d’interrogatoire humiliantes devant les procureurs. Des appels à la démission et au remboursement des sommes prélevées se font entendre aux quatre coins des Etats-Unis. Wells Fargo est condamné en septembre  à une amende de 185 millions de dollars (alors qu’il réalise parfois 5 à 6 milliards de dollars de bénéfice en un seul trimestre). Le PDG démissionne sans recevoir la moindre indemnité de départ mais l’entreprise ne fait pas faillite pour autant. D’anciens employés alimentent le scandale en affirmant que leur direction les incitait à s’attaquer aux clients qui parlaient mal anglais, aux personnes âgées et aux étudiants. L’enquête est toujours en cours, la candidate Hillary Clinton avait d’ailleurs spécifiquement interpellé Wells Fargo pendant la campagne, en tant que symbole de l’abus des grandes entreprises sur le peuple, et en affirmant qu’ils devaient répondre de leurs actes. Donald Trump semble être plus conciliant, car son administration a supprimé du site du Ministère du Travail la page dédiée à cette affaire.

Et maintenant ?

Wells Fargo tente de faire face à la crise avec des campagnes de publicité pour restaurer la confiance. Cette affaire a créé une brèche dans leur clientèle, et la stratégie de communication vise à expliquer au public que cette chute n’est pas due à la crise des faux comptes, mais à quelques « excentricités » de procédure. L’affaire Wells Fargo est un exemple particulier de crise qui aurait pu très facilement être évité. Contrairement à Enron, qui devait son statut à sa fraude et qui devait donc surenchérir dans le mensonge pour couvrir les premiers et maintenir sa position, Wells Fargo n’avait absolument pas besoin de se lancer dans de telles pratiques. L’excès d’ambition de la direction a provoqué une crise inutile et évitable, alors que celle d’Enron était inévitable.

 

Sources :

http://money.cnn.com/2016/12/12/investing/wells-fargo-insurance-scandal-prudential/

https://www.nytimes.com/2017/01/13/business/dealbook/wells-fargo-earnings-report.html

http://www.usatoday.com/story/money/2017/01/11/wells-fargo-revamps-pay-plan-after-fake-accounts-scandal/96441730/

 

 

Publié dans Histoire vraie

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